Afin de me faire plein de nouveaux amis, j'ai décidé de consacrer ce blog à la critique d'albums jeunesse.
Pour le reste, on se reportera toujours utilement à Du sarin dans le plastibulle.

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mercredi 7 septembre 2011

Cuic !

Catherine Leblanc et Yating Hung L'envol. - Flammarion : Chan-ok, 2011.

Pioupiou est bien dans son nid avec sa maman. Dehors, c'est haut, il y a des chats... Pioupiou a un peu peur de s'envoler. Allez, n'aie pas peur, Pioupiou ! Envole-toi, Pioupiou ! Ah ! Bravo, Pioupiou, félicitations ! Tu es le millionième Pioupiou à t'envoler dans un album pour enfants : tu as gagné un aller simple pour le cimetière des lénifiants.
Ne pleure pas, Pioupiou... C'est tombé sur toi, ça aurait pu tomber sur un autre. Après tout, c'est vrai : pourquoi lui ? Ce n'est pas forcément le pire et, dira-t-on, il remplit correctement sa fonction. Mais outre que la question de la "fonction" d'une œuvre littéraire ne me paraît pas encore tranchée, celle-ci a un petit quelque chose en plus qui a le don de m'agacer les crocs. Du dessin, on ne dira rien tant il n'y a pas grand-chose à en dire. Du texte, en revanche, présenté sous forme de quatrains simili-poétiques, ce n'est pas assez dire qu'il est horripilant.
Les textes rimaillés dans les publications pour la jeunesse ont toujours eu ce côté "bon ton" qui sent la vieille tante en visite et le biscuit ramolli oublié au fond d'une boîte en fer. Même modernisés, ils provoquent encore ce vague malaise que l'on éprouve à voir un adulte se ridiculiser en public. Quoi qu'il en soit, la poésie véritable impose suffisamment le respect pour ne pas la confondre avec les bouts-rimés mal arrimés que l'on nous sert ici. J'aurais aimé pouvoir dire que Catherine Leblanc nous avait habitués à mieux. Vérification faite, non.

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