Afin de me faire plein de nouveaux amis, j'ai décidé de consacrer ce blog à la critique d'albums jeunesse.
Pour le reste, on se reportera toujours utilement à Du sarin dans le plastibulle.

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jeudi 8 septembre 2011

Poët' poët'

Alain Serres et Julia Chausson La poésie, ça commence tout petit. - Rue du monde, 2011.

"Ce livre est imprimé sur du papier Condat mat Périgord, issu de forêts gérées durablement, répondant aux normes suivantes : ECF (Elemental Chlorine Free), sans acide à longue durée de vie, conforme aux exigences européennes concernant la teneur en métaux lourds (98/638 CE), recyclable et biodégradable". Voilà qui résume assez bien ce petit album.
Argumentons, sous peine d'être accusés de mordre la main qui nous nourrit.
Alain Serres est la plupart du temps un auteur d'assez belle venue. C'est aussi un éditeur consciencieux, respectable et militant, grand défenseur de la poésie et toujours prêt à s'enflammer pour de nobles causes. Cela ne l'empêche pas, bien entendu, d'être également un entrepreneur avisé. Cependant, entre l'honnête commerçant et le marchand de tapis roublard, il n'y a souvent que l'épaisseur d'une feuille de papier (non acide) qu'Alain Serres n'hésite pas toujours à trouer.
Le tapis, en l'occurrence, il nous le déplie plutôt qu'il ne le déroule. Car c'est là tout l'argument de cette collection Petit géant plus + plus : "Un Petit géant avec plus de pages et, en plus, un dépliant !" Et c'est tout. Pour le reste, notre monsieur Plus met en route la machine à poèmes et s'en va tourner ses casseroles, laissant les pages en plus se remplir toutes seules d'un texte machinal à peine porté par de petites peintures qui font ce qu'elles peuvent pour rester éveillées. On me trouvera sans doute trop dur et on aura raison. Après tout, tout ça n'est pas bien grave : puisqu'on vous dit que c'est biodégradable.

1 commentaire:

  1. Et si on se réfère à un article paru dans la revue Politis, où M. Serre interviewé explique que ce beau combat éco-citoyen l’amène à un coût de production 25 pour cent supérieur au coût des livres imprimés en Chine, on comprend tout de suite le montant limite des remises qu’il accorde aux libraires. Au moment où les principales maisons d’éditions se réunissent et mettent en place un plan d’urgence en faveur des librairies indépendantes, après avoir pris conscience que la diffusion auprès des lecteurs de leurs productions passe par le travail de ces acteurs de terrain et par conséquent la liberté de création et la promotion de nouveaux talents. Si on prend en compte le fort pourcentage de librairies indépendantes qui ont fermé ces dernières décennies par manque de rentabilité et si on met en parallèle la faible rémunération des libraires. Là oui je ne peux que me poser la question suivante : vrai combat ou argument marketing à la mode ?

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