Renato Moriconi Dessine-moi un rêve. - Actes sud, 2011.
Une petite fille aime dessiner. Une nuit, en vacances chez sa grand-mère, elle fait un rêve. Le lendemain, elle le dessine et l'enterre dans le jardin comme un trésor. Le temps passe. Aux vacances suivantes, le rêve a poussé, mais pas tout à fait comme prévu. La petite fille compte bien y remédier...
Renato Moriconi ne se contente pas d'être Brésilien, designer et gaucher, encore a-t-il le front de commettre un album parfait. Avec des moyens dérisoires et à partir d'une trame dont on frémit à l'idée des océans de niaiserie qu'elle aurait pu susciter chez quelques autres, il parvient à réaliser une œuvre à la fois complexe et touchante. Dessin sommaire, bichromie, texte réduit au strict nécessaire : aussi limités soient-ils, ces moyens sont ceux de l'album et Moriconi les utilise à plein. Rien n'est là pour rien, tout est au service exclusif du récit. Et le bougre a toutes les ruses : renversement du format, couleur limitée à sa seule fonction de repérage, rapport complémentaire de l'image et d'un texte qui ne dit pas tout, recours à des styles graphiques différents (les rêves de la petite fille étant dessinés de la "mauvaise" main de l'auteur) et, enfin, un rythme impeccablement porté par des effets de rime et la tourne des pages, tout cela concourt à donner au récit une qualité d'évidence assez rare pour l'ancrer dans une forme d'universel. Le temps et la réalité n'auront pas raison de l'impavide optimisme de la petite fille et l'émotion contenue pendant tout l'album trouve enfin à se déployer dans une dernière double-page qui, refusant de clore l'histoire sur un happy end de convention, l'ouvre malgré tout sur la possibilité d'un avenir.
Quand je pense à nous autres, Artistes et Poëtes, qui nous échinons pendant des mois à composer des prix d'excellence... Voilà qu'une petite fille de quatre traits rehaussés d'un point rouge nous passe tranquillement sous le nez pour s'en aller rafler lauriers et baobabs. Mais je ne suis pas jaloux, hein ! Pas du tout ! Après tout, moi aussi je suis gaucher...
Une petite fille aime dessiner. Une nuit, en vacances chez sa grand-mère, elle fait un rêve. Le lendemain, elle le dessine et l'enterre dans le jardin comme un trésor. Le temps passe. Aux vacances suivantes, le rêve a poussé, mais pas tout à fait comme prévu. La petite fille compte bien y remédier...
Renato Moriconi ne se contente pas d'être Brésilien, designer et gaucher, encore a-t-il le front de commettre un album parfait. Avec des moyens dérisoires et à partir d'une trame dont on frémit à l'idée des océans de niaiserie qu'elle aurait pu susciter chez quelques autres, il parvient à réaliser une œuvre à la fois complexe et touchante. Dessin sommaire, bichromie, texte réduit au strict nécessaire : aussi limités soient-ils, ces moyens sont ceux de l'album et Moriconi les utilise à plein. Rien n'est là pour rien, tout est au service exclusif du récit. Et le bougre a toutes les ruses : renversement du format, couleur limitée à sa seule fonction de repérage, rapport complémentaire de l'image et d'un texte qui ne dit pas tout, recours à des styles graphiques différents (les rêves de la petite fille étant dessinés de la "mauvaise" main de l'auteur) et, enfin, un rythme impeccablement porté par des effets de rime et la tourne des pages, tout cela concourt à donner au récit une qualité d'évidence assez rare pour l'ancrer dans une forme d'universel. Le temps et la réalité n'auront pas raison de l'impavide optimisme de la petite fille et l'émotion contenue pendant tout l'album trouve enfin à se déployer dans une dernière double-page qui, refusant de clore l'histoire sur un happy end de convention, l'ouvre malgré tout sur la possibilité d'un avenir.
Quand je pense à nous autres, Artistes et Poëtes, qui nous échinons pendant des mois à composer des prix d'excellence... Voilà qu'une petite fille de quatre traits rehaussés d'un point rouge nous passe tranquillement sous le nez pour s'en aller rafler lauriers et baobabs. Mais je ne suis pas jaloux, hein ! Pas du tout ! Après tout, moi aussi je suis gaucher...
J'me disais bien... (gaucher...)
RépondreSupprimerHa ! Ha! Vous aussi ?
RépondreSupprimerOui, j'avoue.
RépondreSupprimerGauchère, tendance contrariante.
Comme Jimi Hendrix, comme Paul McCartney, comme Jack l'éventreur ! C'est nous qu'on est les meilleurs...
RépondreSupprimerCharlie Chaplin, Barack Obama, Billy the Kid, Léonard de Vinci, Lewis Caroll, Blaise Cendrars (pas eu le choix, ça compte ?), Cole Porter, il se murmure même que Dürer...
RépondreSupprimerÇa s'appelle une lignée, ça, môssieur !
Ceci dit, cette liste brillante manquant de filles, me voilà !