Afin de me faire plein de nouveaux amis, j'ai décidé de consacrer ce blog à la critique d'albums jeunesse.
Pour le reste, on se reportera toujours utilement à Du sarin dans le plastibulle.

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mardi 13 septembre 2011

Mansuétude

Alžbĕta Skálová L'invitation. – MeMo, 2011.

Un petit animal tenant de l'ourson prépare un gâteau pour son pote le lapin. Ce n'est pas une réussite, mais bon, ce n'est pas trop grave, le gâteau fait un excellent coussin.
A priori, ce petit livre d'une jeune illustratrice tchèque avait tout pour lui. D'abord la maquette et l'impression, impeccables, comme toujours chez MeMo. Le dessin, à la fois sensible et joliment négligé, ne s'encombrait ni de décors ni de couleurs inutiles et c'était parfait. L'histoire elle-même en valait une autre : elle avait ce petit côté confortablement domestique qui fait apprécier les jours gris et ne dédaignait pas un certain humour du même ton... Et puis, surtout, c'était un album sans texte et pour nous autres, Talibans des littératures graphiques, l'album sans texte reste la récompense suprême, l'équivalent à peu de choses près des soixante-dix houris du paradis d'Allah. Alors quoi ? Rien. Tout va bien. Les quelques réticences que je gardais quant à la lisibilité et au rythme de l'histoire s'estompent doucement, une soudaine fatigue mêlée d'indulgence abaisse mon bras et me fait remiser mon yatagan. Tant pis, je laisse courir, ce sera pour une autre fois - les occasions ne manquent pas - et pour une autre illustratrice, moins jeune, moins tchèque...

4 commentaires:

  1. Je trouve ça chiant les textes pour dire que les livres sont bons. Ça fait bibliothécaire-intello qui a voté Jospin. Le titre du blog nous dit que ça va sabrer. Or depuis le début ça sabrotte, un petit coup sur Flamarrion, un petit coup sur Rue du monde, mais que du sabrage attendu.
    Faut sabrer Yann, même les MéMo, même les jeunes tchèques. J'aurais envie de dire : même les Poissons solubles.

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  2. Grégory est un pousse-au-crime... Et qui c'est qui va se faire péter la gueule à Montreuil, hein ?

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  3. Ben c'est pas moi qui ai eu l'idée de ce blog, tout de même. Relisons l'incipit ci-dessus : "Afin de me faire plein de nouveaux amis, j'ai décidé de consacrer ce blog à la critique d'albums jeunesse"

    Pour moi, cette tournure est ironique, et dans cet emploi précis, "critique", ça veut dire quand c'est pas bien, et "plein de nouveaux amis", ça veut dire qu'ils vont te péter la gueule à Montreuil.

    Donc tout cela est parfaitement prémédité. Un peu de courage, voyons ! Pour commencer, t'as qu'à faire un truc sur Christian Voltz ou Anne Herbauts, ils en ont ras le bol des éloges, ils seront trop contents qu'on disent que leurs livres, ça fait belle lurette qu'y'a que les parents qui les lisent tellement les enfants trouvent ça chiant.

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  4. Sur ce sujet, j'ai déjà répondu sur mon autre blog, dans le texte "L'enfant pourra...", qui sert en quelque sorte de manifeste à ce Cimetière des lénifiants. D'autre part, je ne vois pas pourquoi je me forcerais à dire du mal de choses que j'aime, ni pourquoi me priver de toutes les nuances qu'il y a entre le "J'aime" et le "Je n'aime pas", au risque de m'enfermer dans un exercice de style un peu déprimant et stérile. Je ne fais pas ça seulement pour rire...

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