Henri Michaux et Carlos Nine L'Himalaya cahin-caha. - Densité jeunesse, 2011.
Il y a quelque temps, à la radio, Tomi Ungerer se demandait si, finalement, les enfants avaient tellement besoin de livres faits sur mesure. Il valait bien mieux, disait-il, leur donner des livres au-dessus de leur âge. Il n'avait peut-être pas tort. Henri Michaux n'a jamais écrit pour les enfants, sans doute n'y a-t-il même jamais songé et c'est tant mieux, car cela aura au moins donné l'occasion à un jeune éditeur de faire preuve d'intelligence en allant dénicher dans Un barbare en Asie ce court texte où Michaux évoque l'Himalayan Railway sous les espèces d'un train miniature partant vaillamment à l'assaut des plus hauts sommets. D'intelligence, mais aussi d'un goût très sûr en en confiant l'illustration à Carlos Nine qui, se plaçant sous le haut patronage d'Edmond-François Calvo, auquel il dédie son travail, a su retrouver dans ses bourgeonnantes aquarelles toute la plasticité qui animait Les Aventures de Rosalie. En effet, comment ne pas songer à la courageuse petite automobile de Calvo devant ces délires de métal mou où tout - êtres, machines et paysages - semble animé d'un même et permanent mouvement protoplasmique étirant les silhouettes jusqu'aux extrêmes limites où la caricature se change en musicalité pure ? Car c'est ainsi que cet album doit se lire avant tout : comme une partition où des images aux allures de violoncelles fous viendraient en contrepoint d'un texte qui, pour être en prose et prélevé dans un récit de voyage, n'en a pas moins les grâces sautillantes d'un violon joué pizzicato.
Il y a quelque temps, à la radio, Tomi Ungerer se demandait si, finalement, les enfants avaient tellement besoin de livres faits sur mesure. Il valait bien mieux, disait-il, leur donner des livres au-dessus de leur âge. Il n'avait peut-être pas tort. Henri Michaux n'a jamais écrit pour les enfants, sans doute n'y a-t-il même jamais songé et c'est tant mieux, car cela aura au moins donné l'occasion à un jeune éditeur de faire preuve d'intelligence en allant dénicher dans Un barbare en Asie ce court texte où Michaux évoque l'Himalayan Railway sous les espèces d'un train miniature partant vaillamment à l'assaut des plus hauts sommets. D'intelligence, mais aussi d'un goût très sûr en en confiant l'illustration à Carlos Nine qui, se plaçant sous le haut patronage d'Edmond-François Calvo, auquel il dédie son travail, a su retrouver dans ses bourgeonnantes aquarelles toute la plasticité qui animait Les Aventures de Rosalie. En effet, comment ne pas songer à la courageuse petite automobile de Calvo devant ces délires de métal mou où tout - êtres, machines et paysages - semble animé d'un même et permanent mouvement protoplasmique étirant les silhouettes jusqu'aux extrêmes limites où la caricature se change en musicalité pure ? Car c'est ainsi que cet album doit se lire avant tout : comme une partition où des images aux allures de violoncelles fous viendraient en contrepoint d'un texte qui, pour être en prose et prélevé dans un récit de voyage, n'en a pas moins les grâces sautillantes d'un violon joué pizzicato.
Ah ben, ça alors ! J'ai acheté ce livre pendant les dernières vacances, dans ma librairie préférée, dans le Cantal. Le nom de Michaux au rayon jeunesse et l'aquarelle sur la couverture... Bref, cet album est une véritable réussite !
RépondreSupprimerBon, je n'aurais pas, pour ma part, utilisé dans ma chronique l'adjectif protoplasmique, mais il est heureux qu'il existe des gens comme toi pour donner du boulot à des adjectifs trop souvent ignorés...
Il n'y a pourtant pas d'autre mot : protoplasmique ! Ha ! Ha !
RépondreSupprimerUn bien bel album, indéniablement !
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