Ramón Aragüés et Francesca Chessa Le nombril de Cyril. – Oqo, 2011. Un jour ou l’autre, tous les enfants se demandent ce que c’est que ce drôle de trou au milieu de leur bidon. Chez Oqo, la réponse vaut 13€50 et elle est un peu longue à venir.
Voici le type même de l'album dont la nécessité - texte et dessin, peine à se faire sentir. C'est qu'il part, comme souvent, de la fausse prémisse selon laquelle un sujet qui intéresse les enfants fera forcément un bon livre pour enfants. Eh bien non, raté. Car un album, c'est avant tout une histoire et non un simple sujet, dont on se rend compte un peu tard qu'il ne suffira peut-être pas à remplir 36 pages. Alors on bourre, on remplit, on allonge la sauce et on ballade le petit Cyril, qui aurait quelques raisons de désespérer d'une famille aussi infoutue d'avoir une discussion sérieuse. Le résultat est un pensum aussi subtil que la rime du titre dont l'illustration, maintenant que tout le monde dessine trop bien, aurait pu être d'une rafraîchissante indigence si elle n'était pas si maladroitement à la traîne de "ce qui se fait".
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